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"Entretien - La campagne 2015 pour le Denier de l'Église est lancée dans le diocèse de Gap et d'Embrun, dans le sud-est de la France. Elle revêt cette année une dimension toute particulière : Mgr Jean-Michel di Falco Leandri, évêque du diocèse, a en effet fait appel à des personnalités connues du grand public. Onze artistes ont répondu présents : Gérard Lenorman, Roland Giraud, Francis Huster, Jean Piat, Yves Duteil, Arielle Dombasle, Mireille Mathieu, Robert Hossein, Jean-Marie Bigard, Didier Barbelivien, Hugues Aufray se sont engagés personnellement en figurant sur une affiche et en proposant un slogan. A travers les dons, il s'agit d'assurer aux prêtres et aux laïcs en responsabilité une juste rémunération, d'accueillir et former les futurs prêtres et de financer l'ensemble des actions pastorales. Mgr Jean-Michel di Falco explique à Hélène Destombes le sens de cette campagne et la nécessité chaque année de faire preuve de créativité"

"L'année qui s'est écoulée depuis la dernière Assemblée générale de notre Association diocésaine est celle d'un bicentenaire. Nous sommes donc aujourd'hui, à plus d'un titre, provoqués à examiner le passé. Car le quotidien est un prisme déformant : il nous fait voir le présent avec d'autant plus d'acuité qu'il enfouit bien vite les événements sous des préoccupations nouvelles. Nous souvenir et rendre grâce pour deux siècles de foi, d'espérance et de charité dans l'Yonne nous a montré avec profit que nos soucis d'aujourd'hui ont bien des ressemblances avec ceux d'hier, que nos aspirations étaient depuis longtemps partagées, et surtout que les antagonismes qui nous paraissent insurmontables sont bien peu de choses quand on les considère avec quelques décennies de recul."

"En choisissant de développer le thème de la gratuité, ce numéro de rentrée d'ÉDY pourrait sembler indifférent aux préoccupations du moment. Qu'est-ce que la gratuité quand sévit la guerre, que l'inflation renforce l'incertitude du quotidien ? C'est alors peut-être qu'il nous faut réaliser que, sans la gratuité, rien ne serait et pas même notre existence. Nous croyons au don gratuit de Dieu dans sa Création, dans la vie qui nous est offerte ; nous célébrons le don total que le Christ a fait de lui-même pour nous ouvrir la vie éternelle ; nous recevons de la plénitude de l'Esprit Saint la faculté d'agir au cœur d'une Église qui accompagne l'humanité dans son pèlerinage terrestre. Comment donc ne pas reconnaître que la vie n'est pas d'abord constituée par des rapports de droits et de devoirs mais par des relations de gratuité ? Car Dieu n'est jamais dans la logique du donnant-donnant, mais dans celle de la gratuité. Le pape François le rappelait récemment, au sujet du Synode qui "nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent les formules mais la gratuité de l'amour de Dieu". Le temps donné, l'affection discrète, la prière apparemment inutile sont des champs de l'apostolat de la gratuité, celle qui naît de la bonté de Dieu."